Elsa Zylberstein


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Elsa Zylberstein est née le 16 Octobre 1976

à Boulogne-Billancourt.









La Presse de RTL INFO
Publié le 4 Février 2008


Grave et presque amer, "La fabrique des sentiments" qui sort mercredi dans 150 salles, met en scène Elsa Zylberstein

dans le rôle d'une ambitieuse célibataire, que sa quête désespérée de l'âme soeur conduit à passer ses soirées dans des "speed dating" (rencontres rapides).

Programmé au Festival du film de Berlin (7-17 février) dans la section parallèle Panorama,

"La fabrique des sentiments" est le deuxième long métrage d'un fin observateur des relations humaines: Jean-Marc Moutout.

Cinq ans après le succès de "Violence des échanges en milieu tempéré" où il décortiquait la cruauté des rouages de l'entreprise moderne et son obsession de la rentabilité à tout crin, ce réalisateur âgé de 41 ans s'attaque à un autre mal contemporain: la solitude affective des jeunes urbains.

Bien écrit et finement mené jusqu'à un épilogue inattendu, le scénario de cette "Fabrique des sentiments" signé par Jean-Marc Moutout, s'inscrit là encore dans une thématique récemment en vogue dans la fiction française.

Car la célibataire avec ses états d'âmes, y est omniprésente : rêveuse dans "Didine" de Vincent Dietschy, torturée dans "Coupable" de Laetitia Masson (sortie le 27 février), joyeusement timbrée dans "Faut que ça danse" de Noémie Lvovsky ou franchement névrosée dans "Actrices" de Valeria Bruni-Tedeschi...

L'héroïne imaginée par le cinéaste est une séduisante jeune femme de trente-six ans, d'apparence sereine et volontaire, gâtée par l'existence.

"Presque" notaire dans un gros cabinet parisien, Eloïse affiche une solide réussite professionnelle et une agréable vie sociale... mais pas de compagnon.

Lorsque le film démarre, elle a décidé sans en parler à quiconque, de trouver enfin l'amour en fréquentant des "speed dating", des rendez-vous express - tarifés par un intermédiaire - entre célibataires, où ces derniers ont sept minutes pour se séduire, et "toute la vie pour se revoir".

Mais l'exercice est plus difficile qu'il n'y paraît et la jeune femme, habituée à mener tambour battant ses rendez-vous professionnels, perd pied, la mise à nu de soi ne tournant pas toujours à l'avantage de qui l'initie...

Révélée par Pialat dans "Van Gogh" en 1991, souvent vue chez Raoul Ruiz et aussi douée pour la comédie ("L'Homme est une femme comme les autres", "J'invente rien"..) que pour le drame, Elsa Zylberstein interprète Eloïse avec délicatesse.

Au coeur du film, les scènes de "speed dating", plutôt réussies, se déroulent dans un club à l'ambiance glaciale, accentuée par la fausse intimité d'une pénombre trouée ici et là par la lumière crue de néons turquoise.

Malgré quelques zooms malhabiles, Jean-Marc Moutout y rend palpable, grâce au jeu précis de ses comédiens Jacques Bonnaffé et Bruno Putzulu notamment, la tension sous-jacente à des dialogues où affleurent banalités, déchirants aveux de solitude, névroses camouflées... ou carrément jetées à la figure de l'autre.

Il colle aux pas de son héroïne et à son mal-être grandissant avec empathie, tout en gardant sa caméra à distance - sans donner trop d'informations au spectateur - jusqu'au dénouement, que certains trouveront amer, et d'autres remarquablement réaliste.